Potentiel photogénique. Documenter - archiver

Aujourd’hui, l’espace virtuel fait autant exister les propositions artistiques dans une durée que dans leur immédiateté. La propagation des données qui perdurent au-delà du live encourage à penser une visibilité différée et adaptée (réseaux sociaux, sites internet, publications). Ainsi, documenter son travail en arts visuels revient à faire le choix d'une énonciation de sa pratique.Des reproductions classiques aux vues d’expositions, de sources textuelles ou ajouts de toutes natures sont autant d’images avec lesquelles nous pourrons composer.Comment faire exister les enjeux d’un travail artistique ? Comment la visibilité d’une démarche offre-t-elle la possibilité d'une perpétuelle réinvention ? Comment la documentation du processus peut-elle aller jusqu’à devenir le travail lui-même ? Penser ce temps ultérieur de réception d’une activité artistique encourage une réflexion sur la façon dont les artistes collectent des objets gravitationnels, formalisent des observations ou expérimentent diverses formes. De l'approche historique aux adresses et usages de la scène actuelle, la mémoire des oeuvres sera approchée de manière théorique et pratique : la multiplicité des formats, des techniques et des médias documentaires sera étudiée à l'aune de l'histoire de l'art pour aboutir aux études de cas focalisées sur les productions des étudiants. Les usages protocolaires appliqués au travail d'archive seront également examinés. Il s'agira de définir une cohérence entre les enjeux du travail des participants et la manière de les rendre visibles. De fait, la documentation apparaît comme beaucoup plus qu'un substitut d’une action passée : elle est à la fois témoignage et trace d’une activité.